Gérer les élèves ayant des comportements perturbateurs en classe
Il y a des choses qu’on n’apprend pas dans les livres. Elles se glissent dans nos journées, dans les regards lourds ou les éclats bruyants d’une classe en pleine ébullition. Ces leçons, je les ai apprises à force d’essayer, de me tromper et de recommencer. Rien n’est parfait, mais chaque petit pas compte, et chaque progrès, même minime, d’un enfant qui lutte avec ses comportements m’a confirmé qu’on peut avancer, même lentement.
Je ne suis pas experte. Je ne prétends pas avoir toutes les réponses. Ce que je vous offre ici, c’est le fruit de ce que j’ai vécu : des gestes simples et concrets qui m’ont permis de désamorcer des situations difficiles tout en préservant un climat d’apprentissage positif. Si mes mots peuvent apaiser vos journées ou éclairer vos réflexions, alors ce partage aura servi.
Créer un lien : leur dire qu’ils existent
Souvent, les enfants qui manifestent des comportements dérangeants cherchent, sans toujours le savoir, à être vus. Le lien qu’on tisse avec eux devient alors une clé précieuse.
Alors, chaque matin, je m’assure qu’ils sentent qu’ils ont leur place. Je leur dis bonjour avec un sourire, je pose une main sur une épaule, je demande : « Comment ça va aujourd’hui? » Ce n’est pas grand-chose, mais pour eux, c’est immense. Et dès que je remarque un effort ou un geste positif, je le souligne : un mot dans l’agenda, un compliment devant la classe ou parfois une accolade discrète.
Les routines comme repères dans le chaos
Les routines sont des repères pour tous les élèves, mais elles sont particulièrement précieuses pour ceux dont les comportements sont plus difficiles à gérer. Elles offrent un cadre rassurant, prévisible, où tout est clair et répété. Dans ma classe, chaque journée commence et se termine de la même manière. Ces repères simples les aident à mieux gérer leurs émotions et leurs actions.
Offrir des choix : leur rendre un peu de pouvoir
Certains comportements découlent d’un besoin de contrôle. Plutôt que d’entrer dans une confrontation, je propose des choix limités : « Préfères-tu te calmer ici ou dans le coin calme? » Cette approche leur permet de reprendre un peu de pouvoir sur la situation, tout en restant dans un cadre que je définis.
Mettre en lumière les bons comportements
C’est ici qu’une vérité essentielle me guide : nous nous dirigeons souvent vers ce que nous regardons. Si nous concentrons notre attention sur le négatif, il risque de grandir, de nous happer. Mais si nous choisissons de poser nos yeux sur le positif, aussi petit soit-il, celui-ci commence à prendre de la place, à s’épanouir.
Pour les élèves perturbateurs, entendre des félicitations est parfois une nouveauté. Alors, je m’assure de remarquer leurs bons gestes. Un sourire, un effort, une petite victoire : tout mérite d’être souligné. Dans ma classe, un « bocal de sourires » se remplit lorsque je remarque des comportements positifs. Quand il déborde, nous célébrons ensemble. Cette reconnaissance les aide à comprendre qu’ils peuvent briller autrement que par des gestes qui dérangent.
Des interventions qui apaisent
Quand un comportement devient problématique, je reste calme. J’accompagne l’élève hors du groupe pour discuter en privé. « Viens, on va en parler. » Là, je prends le temps d’écouter, de chercher à comprendre ce qui s’est passé et d’expliquer les conséquences, sans jugement ni colère. Ce tête-à-tête préserve sa dignité tout en désamorçant la situation. Je prends également un instant pour lui préciser mes attentes. L’élève doit comprendre clairement les étapes d’intervention en lien avec ses choix.
S’appuyer sur une équipe
La gestion de ces comportements ne peut reposer sur une seule personne. J’utilise l’agenda pour maintenir une communication constructive avec les parents, en soulignant autant les défis que les progrès. Et lorsque mes stratégies atteignent leurs limites, je n’hésite pas à demander du soutien : collègues, direction, psychoéducateurs. Travailler en équipe est essentiel pour accompagner ces enfants et préserver l’équilibre de la classe.
Ces approches, peaufinées au fil des années, ne sont pas infaillibles. Mais elles m’aident à transformer des comportements difficiles en opportunités d’apprentissage et à maintenir un environnement sain pour tous. Avec patience, constance et bienveillance, il est possible de faire de petits miracles, un jour à la fois. Rappelez-vous : où que vous choisissiez de poser vos regards, c’est là que vous avancerez. Choisir de voir le positif avec ces élèves, c’est déjà une première étape vers le changement.
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